samedi 25 juin 2011

Petite chimie amoureuse

l'exploration du microcosme du corps humain continuera sans doute de l'une des grandes aventures du prochain millénaire. La cartographie du corps humain progresse vers l'infiniment petit. Si les civilisations ont dû apprendre à leurs dépens qu'elle aussi était mortelle, les hommes devront prendre conscience de 1000 et une interactions chimiques qui font et défont la vie de leur cellule. Avec une précision impitoyable, la science nous dévoile ainsi petit à petit les secrets de notre chimie intime. Nos émotions, nos sentiments, tout ce qui nous différenciait, croyons-nous, des autres bêtes reçoit une traduction chimique. S'explique ainsi nos coups de tête, nos coups de foudre, nos coups de coeur, nos élans les plus secrets. Ce que nous ils y perdront en poésie, nous pensons le dernier en maîtrise, sans être tout à fait certain de ne pas faire un marché de dupes.

Depuis quelques années, toutes sortes de viagra sans ordonnance sont apparues sur le marché. Certains médecins de la recherche n'y vont pas toujours de main morte. Mais au bas du contrat que le faste moderne assigné pour ne pas vieillir, rester jeune, beau et en pleine forme jusqu'à un âge de plus en plus avancées, il y a un avertissement qu'il a tendance à négliger. C'est humain.

Nous faisons durer le plaisir, bien convaincu, au fond, qu'un jour ou l'autre Méphisto nous rattrapera pour nous faire payer la note des fameux « effets secondaires ». Une sorte de droits de douane que nous préférons régler en bloc, d'un seul coup, d'un seul, en différents autant que possible son paiement. En attendant nous profitons sans trop y penser des effets premiers. Or c'est le rôle du thérapeute que de crier casse-cou !

Quel sera l'effet à très long terme des pilules dont nous nous gorgeon sous les prétextes les plus divers? Nous nous n'en savons strictement rien. Pis, nous ne voulons pas le savoir. Ne prenons-nous pas ses pilules, précisément, pour éluder ce genre de questions? Elles existent et nous en profitons. Avec des résultats plus ou moins bon qu'il ne nous empêcheront pas, demain, d'essayer la dernière nouveauté au cas où elle serait un miracle.

Pilules escamotées nos excès, gommer les effets du temps, défroisser nos libido fatiguée, décrasser nos artères, rappelait assez nos organes, faciliter nos échanges, dopé nos connexions neuronales, et j'en passe ! Pilules chargées de faire le ménage, de donner un coup de pouce autant, de tricher avec la montre, avec la nature, avec nous-mêmes. Toute la panoplie du parfait petit chimiste. Exclamations

la chimie n'est pas pudique, c'est là son moindre défaut avec le Viagra, nous entrons de plain-pied dans la réaction en chaîne qui se produit chez l'homme quand les mois amoureuses survient. Plus moyen de sublimer en. Nous avons tout pu dire à longueur d'articles ce qui se passe dans les cerveaux masculins en proie au désir. Le cerveau déclenche une sorte d'alerte générale : jolie femme en vue. Exclamations le message est transmis illico. La moelle épinière le reçoit cinq sur cinq. Aussitôt, les fibres nerveuses passent à l'action : dès neurotransmetteurs sont libérés. Parmi eux, le monoxyde d'azote, qui pénètre au coeur du sujet, dans les cellules musculaires du pénis. Une action qui réveille une enzyme à l'effet relaxant, la guanine aussi appelée GMP.

Grâce aux GMP, les barrières se baissent, les clapets s'ouvrent et le sang affluent, mettant l'homme dans une position intéressante. Tout serait très simple si le processus n'était pas menacé par une enzyme, la PDE qui produit l'effet inverse. Elle a tendance à comprimer les vaisseaux et à faire disparaître l'érection. Dans cette lutte interne proprement pathétique, cette suite d'ordres et de contrordre, le sildenafil bien joué les deux textes machina : son principe actif un inhibe l'action. La stimulation naturelle peut ainsi avoir lieu sans craindre que les PDE ne vienne gâcher la partie. C.Q.F.D. Ce qu'il ne nous reste plus qu'à démontrer à l'autre…

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