samedi 25 juin 2011

les débuts du Viagra

histoire commence, le plus sérieusement du monde, par une batterie de tests de laboratoire. Nous sommes en 1994, à sandwich, en Grande-Bretagne. L'équipe britannique des laboratoires Pfizer étudie les propriétés d'une nouvelle molécule, le Sildenafil. Les chercheurs pensent qu'elle pourrait être utile pour prévenir l'angine de poitrine. Une douleur thoracique du à la mauvaise irrigation du coeur. Les médecins l'appel aussi « encore », du grec Angot, « je sers ». L'angor est causé par un rétrécissement anormal des artères du coeur, les coronaires. Il fait parti de la cohorte des maladies coronariennes, ce fléau de nos sociétés développées. Quand l'artère se bouche, c'est l'infarctus du myocarde. Tous les moyens sont bons pour tenter d'enrayer ce processus fatal. Quelques dizaines de patients, déjà soigné pour des troubles cardiaques, sont sélectionnés pour essayer ce nouveau traitement préventif.

La molécule sur laquelle s'activent les blouses blanches à des propriétés vasodilatatrices. L'idée est de vérifier si elle pourrait agir sur les spasmes des artères coronaires. Les tests se déroulent normalement. Déception, le sildenafil ne semble pas avoir laissé escompter. Pourtant, avec un ensemble parfait, les patients insistent lourdement pour continuer à bénéficier de cette prescription. Il faudra des interrogatoires cieux pour vaincre les barrières d'une pudeur toute victorienne et apprendre la vérité : certes, il en convienne, la molécule en question n'a pas amélioré l'état de leurs coronaires. Mais, elle a eu des effets secondaires tonitruants, aussi agréable qu'inattendu. La plupart d'entre eux avaient des problèmes sexuels liés à leur état général. On l'ignore souvent et peut-être ne le dit-t-on pas assez, mais les problèmes cardio-vasculaires et l'hypertension artérielle ont souvent pour conséquence, en trop, des problèmes d'impuissance. À leur grande surprise et sans doute à celle de leur campagne, ils ont joué le retour du guerrier après des années d'absence. C'est ce qu'ils finiront par reconnaître les uns après les autres.

Ces patients, devenus subitement accros au sildenafil, ont bénéficié de la bonne vieille méthode des essais et des erreurs, cher à Claude Bernard. Le hasard malin a voulu qu'ils soient les premiers à comprendre et à apprécier les vertus spectaculaires de la molécule : leur performance sexuelles se sont subitement réveillées, ou spectaculairement amélioré, après la prise du médicament qu'ils avaient accepté de tester. Ils ont retrouvé des érections de jeune homme. Mieux, leurs rapports sexuels ont repris avec une vigueur nouvelle. Comment ne pas remarquer qu'ils avaient été bien plus satisfaisant pendant toute la durée du traitement ! L'arrêt des tests ne leur a laissé aucun doute sur la cause de ce renouveau subit : la molécule qui leur avait été administrée pour soigner leur angine de poitrine n'avait peut-être pas changé grand-chose côté coeur, mais elle avait eu l'effet d'un coup de tonnerre si leur libido. Il réclamait que l'on continue a leur fournir. Il n'est il n'était plus question de les en priver !

Personne ne leur avait parlé de cette intéressante particularité. Et pour cause, puisqu'on ignorait ! Une chose était sûre : ils en redemandaient. Les recherches repris dans cette nouvelle direction. Quelqu'un se souvint avoir constaté le même phénomène quelques années plus tôt en testant le sildenafil chez l'animal. Pas une voix ne s'était élevée alors pour crier au miracle. Cet effet secondaire était resté dans l'ombre. Il a fallu que des utilisateurs de fortune,recruter pour tester une autre fonction potentielle de la molécule, plébiscite avec force la particularité du sildenafil pour que les chercheurs reprennent la piste du médicament contre l'impuissance. Le hasard malin se frottait les mains : il leur avait joué un bon tour. On allait voir ce qu'on allait voir.

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